INTERVIEW DE DIDIER VAN CAUWELAERT – QU’EST-CE QU’UN MIRACLE ?

Lors de la soirée des 10 de Lumerys, nous avons eu l’honneur d’accueillir Didier van Cauwelaert qui a publié 48 ouvrages dans plus de 30 langues, qui a vendu pour plus de 6 millions d’exemplaires, qui a eu 17 prix dont un prix Goncourt.

M.C : Quelle définition pourriez-vous nous donner des miracles ? Et je voulais peut-être partir de cette citation que l’on retrouve en quasi en introduction de votre livre L’insolence des Miracles. Cette citation de Saint-Augustin qui dit : « Les miracles ne sont pas en contradiction avec les lois de la nature, mais avec ce que nous savons de ces lois. »

DVC : La première étape du miracle c’est un défi. C’est un défi que l’on se lance à soi-même, qu’on lance au monde extérieur pour aller au-delà des limites, des limites qu’on nous enseigne ou des limites que nous sentons au fond de nous-même, des limites dans lesquelles trop souvent nous nous enfermons et le déclencheur justement de ce phénomène miraculeux c’est souvent l’insolence.

L’insolence au sens déjà étymologique et pour reprendre la définition du dictionnaire de l’Académie française c’est ce qui lance justement un défi à ces limites, ce qui sort de l’ordinaire, ce qui est aussi un manque aux égards.

Et donc cette provocation-là qui peut ouvrir le chemin justement à quelque chose qui nous dépasse, mais ce qui nous dépasse n’est pas là pour nous humilier ou pour nous abaisser, mais pour nous aider à grandir. Donc ce rapport au miracle tel que je l’ai développé dans mon livre passe par cette insolence-là.

Alors la définition du miracle en tant que tel elle appartient au monde religieux qui va décider ou non dans le cas des guérisons miraculeuses de Lourdes par exemple, des guérisons inexpliquées, si telle guérison peut être qualifiée de miracle ou non. Et c’est là où on arrive à ces différences de chiffres importantes. Pour rester à Lourdes, il y a plus de 7200 cas de guérisons médicales inexpliquées attestées par la médecine, par la science, par le comité médical international de Lourdes qui siège en première instance. Et sur ces 7200 cas il y en a 70 qui ont été homologués par l’Église en tant que miracle donc là c’est vraiment une définition dans laquelle l’église ajoute ses propres critères à des critères déjà très sévères.

Mais dans le domaine du miracle il n’y a pas que des guérisons miraculeuses. Il y a des apparitions. Il y a des objets qui sont miraculeux qui sont qui ne devraient pas exister et qui pourtant sont là. Il y a des phénomènes, des pouvoirs de l’être humain, la lévitation, la bilocation des choses qui ne devraient pas exister. Elles sont un défi aux lois physiques, aux lois de la nature, celles du moins ce que nous croyons être ces lois.

Et le point commun justement, le facteur peut-être le plus favorisant de l’émergence de ces phénomènes c’est l’insolence mais l’insolence des cœurs purs.

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marylise sébastien