Dans cet article, j’aborde un sujet qui revient très régulièrement dans les échanges que nous pouvons avoir avec les dirigeants et les entrepreneurs que nous accompagnons, c’est le sujet de la prise de parole en public. J’aborde ce sujet au travers de mon expérience, au travers des formations que j’ai pu suivre sur le sujet et puis au travers des conseils prodigués notamment par TEDx dans le cadre des célèbres conférences du même nom.
Pour commencer, je voulais partager l’une des formations qui m’a le plus marquée à une époque où j’étais jeune et je travaillais au tout début de ma carrière en agence de pub, chez Ogilvi. A ce moment-là, j’ai eu la chance de suivre une formation dans laquelle deux éléments m’ont particulièrement marquée et que j’utilise toujours maintenant.
Le premier c’est ce qu’appelle « la colonne d’air » c’est-à-dire qu’un des problèmes lorsqu’on prend la parole et notamment lorsqu’on prend la parole en public, c’est d’être en apnée. Dans cette formation, on nous avait enseigné qu’il est très important d’être en configuration non pas complètement cassé en deux ce qui va altérer notre respiration, mais de favoriser une bonne colonne d’air c’est-à-dire une posture bien droite, bien sereine qui va favoriser une bonne circulation de l’air et donc une bonne amplitude de votre parole, de vos mots.
Le deuxième enseignement c’est la connexion visuelle. Lors d’exercices, cela avait été très flagrant parce que on avait eu l’occasion d’être filmés et on s’était rendu compte qu’à chaque fois que l’on perdait notre auditoire de vue c’est-à-dire qu’on n’était plus connecté visuellement avec les personnes auxquelles on s’adressait, de façon mécanique, on commençait à introduire dans notre discours des interjections type « euh », »bon », « hein ». Si mon regard s’échappe les interjections débarquent et donc altèrent la puissance de mon discours.
Ensuite, cette prise de parole peut être considérée comme un exploit sportif ou un mini exploit sportif et comme toute réalité sportive l’entraînement est important. Ainsi ce que recommandent les experts sur le sujet, c’est de se chauffer la voix à minima une minute avant la prise de parole. Je vais me référer à cette phrase de Platon, qui au-delà d’être une inspiration pour moi permet d’aller bien au-delà de cette idée d’entraînement sportif et voilà ce qu’il disait : « la voix est le reflet de notre âme donc bien connaître sa voix, c’est connaître sa voie. »
Un des premiers conseils serait de faire dans cet entraînement de quelques minutes, à minima une minute, quelques entraînements de vocalise en prenant une voyelle par exemple et en montant des aigus au plus grave. Il y a un autre exercice qui consiste à entraîner sa diction au travers de phrases très complexes du style « les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches, archi-sèches ». Ce type de phrases qui ne sont pas si simples à la diction permettent un vrai échauffement. Ce que vous pouvez faire aussi dans cette phase d’échauffement c’est de détendre tout les muscles en déformant finalement votre bouche, votre visage, pour pouvoir gagner en souplesse.
Et enfin un volet qui me semble essentiel dans cette phase d’échauffement c’est de prendre le temps d’entrer en soi c’est-à-dire de se connecter avec ce que l’on a envie de dire, avec ce que l’on a envie de donner au monde. Pour cela vous pouvez vous mettre en configuration, de cohérence cardiaque. Vous pouvez retrouver ici un audio de cohérence cardiaque que j’ai eu l’occasion d’enregistrer et qui peut vous aider dans ces phases de préparation avant toute prise de parole.
Autre point important de partager avec vous et qui est tiré notamment des enseignements des préparations aux conférences « TEDx », c’est d’éviter tout délayage. Donc avant votre prise de parole prenez bien le temps de vous demander quelle est l’épine dorsale de mon discours. Quelle est l’idée majeure que vous souhaitez véhiculer, idée à laquelle vont se rattacher quelque part des sous-idées. Donc cette épine dorsale doit être le référent de l’idée majeure que vous voulez que votre auditoire retienne de ce que vous aurez à dire. Et c’est notamment ce que dit Richard Bach dans « Jonathan Livingston Le Goéland » : « le mot que l’on supprime possède un indéniable pouvoir, c’est le secret d’une belle écriture. »
Et donc ce que je retiens c’est que, et parfois on oublie cela, mais le secret d’une prise de parole en public réussie c’est aussi l’écriture c’est-à-dire que le temps que l’on va consacrer à trouver les bons mots, à ne pas faire l’impasse sur les mots qui vont véhiculer ce que l’on veut exprimer au plus profond de soi.
TEDx fait valoir un autre volet que l’on peut utiliser par ailleurs dans tout élément de notre vie c’est la visualisation. En d’autres termes essayez de visualiser l’événement, la prise de parole, l’auditoire, les réactions de l’auditoire à nos mots, et ressentez cette réalité avant même de commencer à parler. Prenez le temps à partir du moment où vous êtes bien prêt sur votre discours, de visualiser et de ressentir cette réalité.
Je termine en vous partageant une checklist de ce qu’il me semble important de ne pas oublier dans toute prise de parole en public.
La première chose c’est de prendre le soin ou en tout cas de s’autoriser à se connecter à des anecdotes personnelles parce qu’elles vont amplifier votre impact. Elles vont amplifier ce que les personnes retiendront de vous.
La deuxième chose c’est lors de ces prises de parole en public de remiser l’ego. Le sujet est avant tout d’être centré sur l’autre et plus que sur soi et ses éventuels défauts.
Dans cette checklist je rajouterai de ne pas hésiter à montrer sa vulnérabilité parce qu’on en sera que plus humain et donc plus accessible et plus impactant.
Le point suivant ce sera de vous conseiller d’éviter « l’effet tribal » c’est-à-dire de ne vous adresser qu’à une certaine typologie de personnes dans votre public. Soyez bien conscient des profils auxquels vous vous adressez et votre rôle à ce moment-là c’est de vous adresser au plus grand nombre.
Et enfin le dernier point, même si cela semble évident, évitez les jargons. Évitez les acronymes, les compressions, les réductions de mots qui vont altérer la communication avec votre auditoire.
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