Tout n’est qu’une question de flux. Entre stress et démotivation, il existe une zone étroite, quasi magique, qui est l’état de flux. Cette impression d’agir comme il se doit, d’être porté par une dynamique naturelle, de se sentir au bon endroit, de dépasser la pression du temps.
l’état de « flow »
En 1961, le psychologue américain Mihaly Csikszentmihalyi écrivait « On recherche le bonheur pour lui-même, alors tous les autres buts – santé, beauté, argent ou pouvoir – n’ont de valeur à nos yeux que dans la mesure où l’on espère qu’ils nous apporteront le bonheur. Csikszentmihalyi a cherché un terme permettant d’exprimer l’état dans lequel on se trouve quand on est heureux et l’a appelé « flow ». Mais comment accède t-on à l’état de « flow » ? En interrogeant plus de 1000 personnes, il a trouvé quatre facteurs communs à toutes les personnes interrogées sur leur sentiment de bonheur ou de « flow ».
Apparemment, celui-ci entrait en jeu dans les situations suivantes :
- quand nous nous adonnons de manière concentrée à une activité
- librement choisie
- qui ne nous ennuie pas (lassitude), ni ne nous dépasse (surmenage)
- qui est orientée vers un but précis – et pour laquelle nous recevons un retour immédiat.
Csikszentmihalyi a constaté que le sentiment de satisfaction qu’il ressent lorsqu’il se trouve en état de « flow » s’accompagne d’une perte de notion de temps et de la conscience de soi : on s’oublie dans son activité. Loin de l’idée selon laquelle le bonheur aurait un rapport avec la détente, musiciens, sportifs, médecins ou peintres ont décrit le bonheur comme la conséquence d’une activité souvent fatigante. L’occasion donc de s’extraire d’un cliché reliant bonheur à inactivité.
Dans nos quotidiens mixant vie professionnelle et personnelle intenses, la question du flux se pose. Il est trop souvent devenu la norme de frôler voire même de dépasser la ligne rouge. Celle qui nous conduit à faire du stress une composante récurrente des journées (voire des nuits !). A l’extrême opposé, les journées de travail peuvent être altérées par un sentiment de lassitude, lorsque la routine s’installe.
Le flux nous apporte une réponse : apprenons à fonctionner à 70% !
Deux exemples pour illustrer ce propos.
- Le 1er : l’autoroute. Une autoroute chargée à 100% est une autoroute engorgée, embouteillée. Le meilleur résultat est obtenu à 70% de sa capacité.
- Le second : le cœur. En temps normal, le coeur fonctionne à 70% de ses capacités. Pour pouvoir absorber des pics à 100%. Si notre cœur fonctionnait en permanence à 100%, nous mourrions.
70% serait-il un chiffre magique ? De façon pragmatique, la méthode agile Scrum l’a intégré. En ne considérant comme temps disponible d’une personne (sur un sujet, un projet…) que 70% de ce qu’elle a énoncé. Une méthode qui nous conduit à ne plus fonctionner à 120% de nos capacités, mais à redonner de la valeur à nos actions.
Apprenons à cultiver cet état flux, pour répondre aux défis que nous soumet une société de plus en plus protéiforme.
Et pour commencer, répondons à une question toute simple : au cours de quelles activités ai-je ressenti que les choses coulaient de source, au point parfois d’en oublier le temps qui passe ?
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