Commençons par le double sens de « Zen ». « Zen » à la fois en référence à ces temples japonais qui favorisent la pratique d’une méditation profonde donc des temples zen et puis zen l’adjectif qui nous rappelle ou nous invite à la paix intérieure, à la sérénité, au calme.
J’ai été inspirée par un jeune français qui s’appelle Clément Sans qui a écrit un livre intitulé « Entre nuage et eau » dans lequel il relate ses deux ans passés dans un temple japonais. Il nous raconte ses journées rythmées par beaucoup de méditation, par des heures entières à être assis sur un coussin, à être centré sur soi. Il décrit aussi ses journées et ce rythme à cuisiner, à sonner la cloche, à s’occuper du jardin, à être complètement reclus et isolé lors de la période hivernale.
Et cette inspiration m’a amenée finalement à me dire mais doit-on être moine pour être zen ?
La parabole d’Osho
Je voulais commencer par une parabole qui nous a été relatée par Osho. C’est l’histoire de Zeno qui après 10 ans d’apprentissage des textes et de méditation se présente devant le grand maître en vue de changer de grade et d’obtenir lui-même un statut de grand maître.
Il s’avère que ce jour-là il pleut considérablement et en arrivant, comme le veut la tradition, il pose ses chaussures. Il pose son parapluie et s’avance vers le grand maître. Il est persuadé à cet instant qu’il va pouvoir accéder à ce qu’il travaille depuis 10 années c’est-à-dire à ce nouveau statut qui repose sur 10 ans de pratique et de méditation.
Il est alors prêt à écouter les questions du grand maître. Et à ce moment-là, le grand maître lui pose la question suivante : avez-vous déposer votre parapluie à droite ou à gauche de vos chaussures ?
L’apprenti est complètement désemparé parce qu’il ne sait pas répondre à cette question. Il se rend compte à quel point il s’est éloigné dans cet instant voire dans d’autres instants d’un des préceptes majeurs qui est d’être absolument concentré sur le moment présent.
Dans la mesure où il est en incapacité de répondre à cette question, le grand maître le renvoie pour 10 années de pratique, 10 années de méditation pour continuer à accroître sa zénitude.
Et donc l’idée est véritablement qu’au-delà des concepts et des préceptes, il est important
d’injecter ce zen dans nos actes quotidiens.
3 clés pour une sorte de pratique contemporaine du Zen
Premier volet : le moment présent
On a déjà eu l’occasion d’aborder ce sujet en parlant de ce thème si cher à Eckhart Tollé. Simplement s’entraîner au moment présent. Alors il y a différentes façons d’aborder cette réalité et j’avais envie de vous parler de moments qui me semblent clé dans une journée, c’est le moment où l’on mange.
Si vous mangez de façon mécanique, de façon accélérée, vous sortez de la possibilité d’être zen. Et donc un entraînement que je trouve intéressant pour travailler cette possibilité du focus sur le moment présent c’est d’être complètement attentif à ce que l’on mange c’est-à-dire de se concentrer sur les saveurs, sur les odeurs, sur ce qui nous entoure, sur les bruits, sur les discussions du moment, mais tout en étant bien centré sur ce qu’on est en train de porter à sa bouche.
Vous verrez que plus vous passerez de temps et d’attention sur les moments du repas plus vous serez en mesure d’être dans le moment présent et d’être complètement zen.
Deuxième volet : le lâcher prise
Osez lâcher toute cette quête de perfection. Osez faire confiance à l’inconnu. Oser être complètement vous-même. Visez à donner le meilleur à un moment donné en imaginant être utile aux autres et simplement testez. Testez d’être concentré sur ce que vous pouvez apporter à l’autre plus que l’image que vous pouvez avoir de vous.
Troisième volet : dire stop aux sur-sollicitations
Clément Sans dans son livre nous dit la chose suivante : « dans un temple zen les moines recherchent des espaces de pause, d’arrêt, de suspension en dehors des bruits du monde. »
Nous sommes invités à sortir de ce brouhaha incessant. Nous sommes invités à lâcher ces réflexes conditionnés d’aller nous ruer sur les réseaux sociaux. En effet, ce qui est important c’est de revenir à soi par la limitation des sur-sollicitations du monde extérieur.
A chacun ses pratiques. Personnellement la lecture est un moyen vraiment central pour moi de revenir au contact du papier, de revenir ainsi au monde réel.
Donc observez comme dans toute phase de transformation. La première étape c’est l’observation et donc observez, conscientisez tous ces moments où votre vie vous échappe, tous ces moments où vous êtes absorbé par quelque chose qui au final vous apportera si peu de valeur et trouvez le bon moyen pour couper des sur-sollicitations extérieures.
L’importance de la respiration
Je voudrais juste terminer dans cette série de d’exercices ou d’attentions que je vous suggère par une attention toute particulière à apporter au souffle, à la respiration. Si vous vivez en apnée, impossible de pouvoir à un moment donné accéder à cet état de Zen.
Donc prenez le réflexe de façon régulière peut-être toutes les heures ou une à deux fois dans chaque demi-journée, prenez le temps d’inspirer profondément, d’expirer profondément et ainsi vous allez apporter de façon très simple le calme et la paix en vous.
Faites de la place au vide
Selon moi, nul besoin d’être moine pour être zen. Maintenant à nous de nous inspirer de ces pratiques qui vont faire en sorte que par la respiration, par la méditation, on va reprendre le pouvoir sur notre vie.
A nous de nous inspirer de ces pratiques où le cœur de la vie devient quelque chose de simple, de fondamental, de central qui va nous animer, qui va nous mettre en mouvement, qui va nous mettre en joie.
La méditation si chère à ces moines est un moyen de se déconditionner et de se reconditionner finalement de reconditionner son esprit et avec ce que je trouve d’absolument magique qui est que c’est lorsque l’on attend rien que l’inattendu peut frapper à notre porte, que l’inattendue peut arriver dans notre vie.
Alors favorisons le rien. Favorisons ces instants de Zen pour être totalement aux manettes.
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